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L'île de la Dominique

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La Dominique fut tout d'abord baptisée par ses premiers habitants Waitukubuli, signifiant son corps est grand.
La Domin

La Dominique fut tout d'abord baptisée par ses premiers habitants Waitukubuli, signifiant son corps est grand. La Dominique est située en plein coeur des caraïbes, avec au Nord la Guadeloupe et au Sud la Martinique. L'île fait 46 kms de long, sur 25 kms de large pour une superficie totale de 754 km2

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L'île de la Dominique

Arrivée

Edouard, son fils et Dith j en pince pour toi trafalgar falls sur la route couleurs de la nature

Edouard, son fils et Dith
Edouard, son fils et Dith 
Pourquoi
 
Nous étions en Guadeloupe pour garder la maison de nos amis Joscelyne et Philippe pendant leur voyage en métropole. C’est ce qu’on appelle un échange de bons procédés. Après le retour de nos amis, nous avions prévu louer un petit voilier pour nous échapper vers les Grenadines. Pas de pot, nous n’en avons trouvé aucun à notre convenance.
 
Alors nous avons eu l’idée de trouver à louer une petite maison pour deux semaines en Dominique. Il est sûr que c’est un peu moins rapide sur l’eau, mais beaucoup plus stable pendant les grains. Donc nous avons trouvé une maison et une voiture, Toyota 4x4 petite cylindrée.
 
 
Arrivée
 
Donc nous voilà partis, deux heures de traversée par le ferry express des îles. Pendant l’attente de l’embarquement, une dame, d’âge très mûr, Jeanne, engage la conversation avec nous. Elle a un petit qui vit en France, un autre en Guadeloupe. Oui je sais la Guadeloupe c’est aussi la France. Sur le papier seulement. Pour moi la Guadeloupe c’est la Guadeloupe. Dans la conversation elle a absolument voulu que nous venions habiter chez elle, dans sa grande maison, avec tout le confort, et gratos. Mais ceci n’aurait pas été correct de notre part car nous avions réservé déjà, par gentleman agreement, une jolie, enfin sur les photos, petite maison toute orange.
 
Nous arrivons à Roseau, la capitale, après une traversée sans histoire, bien qu’un peu secoués. Formalité de douane et d’immigration sans problème. Notre loueur de voiture nous attendait à la sortie du ferry pour nous amener à son agence. Après avoir chargé les bagages, Edith monte derrière et je vais pour m’asseoir devant. Oh surprise en ouvrant la porte passager habituelle je découvre un volant, le poste de pilotage. Mais c’est bien sûr, ancienne colonie anglaise, membre actuel du Commonwealth, la circulation est à gauche !!! Va falloir s’y faire à ça.
 
Enfin, nous arrivons à son agence, nous recevons notre Toyota RAV4. Les papiers remplis, je ne comprends pas grand-chose car le loueur cause un mélange d’anglais et de créole avec un ou deux mots de français. Au moment de démarrer, je n’arrive pas à enclencher la marche avant, ni la marche arrière d’ailleurs. Après enquête auprès du loueur, il s’avère qu’il faut appuyer sur le frein pour enclencher la vitesse. Evident non ? Oui j’ai oublié de dire qu’il s’agit d’une boîte automatique. C’est la seule qui avait la clim.
 
Bref, nous voilà partis. Attention bien rouler à gauche. Alors pas vite, car pas très compétent dans ce registre. Roseau est sur la côte Ouest, nous allons à La Plaine sur la côte Est. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Le loueur nous avait dit ce n’est pas compliqué, à l’aéroport vous prenez à droite et c’est tout droit. Il nous a donné une carte routière. Oui c’est bien cela. Mais sur le terrain, aucun panneau indicateur. Après avoir passé l’aéroport, n’ayant rien vu, nous nous arrêtons pour consulter notre carte. Spontanément Un monsieur viens nous voir : « can I help you ? ». « Sure ! » fût la réponse. Il nous explique, en dit un peu trop, mais nous trouvons la bonne route. De toute façon il n’y en a qu’une ! C’est juste le démarrage qui est délicat à trouver.
 
La Dominique est une île montagneuse, il faut la traverser, donc il s’agit d’une route de montagne. Je n’étais pas inquiet car il s’agit d’une route principale. Ouais, en voit de suite qu’on n’est pas en France ni en Europe. On peut à peine se croiser, il faut jongler pour éviter les trous, et bon dieu de bon dieu il faut rester sur le côté gauche. Alors c’est simple, à chaque fois qu’une voiture venait en face, je m’arrêtais. A chaque fois qu’une voiture nous rattrapait, c'est-à-dire toutes, je m’arrêtais. Avoir à gérer simultanément la conduite à gauche, une voiture automatique qui pile quand on débraye, les trous profonds sur la route, la conduite un peu rapide et hasardeuse des autres, ce n’est pas très simple pour un novice du volant !!
 
Enfin nous arrivons. Accueillis par Thierry, un jeune Français qui s’est installé dans ce pays. La maison est simple, mais cela nous suffira, il manque des couteaux et des fourchettes, l’eau est coupée à cause d’une fuite qui sera réparée deux heures après en faisant tenir deux tuyaux avec un fil de fer !! Ici c’est comme ça, mais ça marche, enfin à peu près. Le soir, nous n’avons bien sûr rien à crouter et comme nous n’avons pas mangé le midi nous allons demander dans un restaurant si nous pouvons venir manger le soir même. Surprise, il s’adresse à nous directement en français.
  • Dommage car je viens de la renvoyer (la ? sa femme, sa serveuse ??).
  • C’est bien ennuyeux car nous venons d’arriver et nous n’avons pas grand-chose à manger.
  • Alors je vais lui dire de revenir.
  • Bien grand merci.
A l’heure convenue nous mangeons un succulent repas avec un plat local bien sûr. Sympa ce restaurateur.
 
 
Roseau
 
La nuit passe, calme, mais nous sommes réveillés de bonne heure. Alors debout à 5h30 et nous filons à Roseau, mais par une route faisant un grand tour par le Sud. La moyenne ici c’est 30 à 40 Km/h !!  Oui, nous sommes obligés d’aller à Roseau car c’est le seul endroit où on peut faire son marché. Je n’ai pas encore compris comment les gens vivent et mangent ici. 
 
Sur la route nous nous arrêtons pour prendre quelques photos, la première voiture à passer s’arrête à notre hauteur pour nous demander si tout allait bien. Plutôt sympa non ? Nous traversons un bon morceau de forêt. Elle déborde de vie, ça coule de partout. On dit de la Dominique que c’est le pays aux 365 rivières. Souvent, marchant sur la route, on voit un type une machette à la main, ici cela s’appelle un coutelas. Arrivés à Roseau nous cherchons l’office du tourisme, on nous ballade un peu, finalement nous le trouvons, mais aucune info nous intéressant. Uniquement des pub pour hôtels et restaurants.
 
Un grand itinéraire balisé traverse la Dominique, un peu comme le GR20 en Corse. Nous avions espéré trouver à l’office du tourisme toutes les infos nécessaires, mais échec. Pour utiliser ce sentier, il faut acheter une carte (un passe). Ceci permet d’entretenir le chemin, compréhensible. La fille nous envoie à l’office des forêts, nous explique tant et si bien qu’à un moment donné nous demandons à un policier en faction qui nous dit que c’est juste ici. Mais vous ne pouvez pas y aller habillé en short !! Madame peut y aller sans problème. Je comprends de moins en moins. Alors je dis à ma Dith préférée ce qu’il faut demander. Elle y va, le flic l’accompagne. Ce n’est pas du tout l’office des forêts, mais le ministère de l’agriculture. Je comprends un peu plus. Finalement nous avons l’adresse, ce n’est pas loin, nous y allons, nous obtenons nos passes. Nous faisons notre marché. Nous remarquons que la vie est bien plus chère que nous ne le pensions, mais c’est ainsi.
 
Au hasard de nos pérégrinations, nous passons devant la maison blanche, copie de l’original à Washington, folie des grandeurs du président actuel ou de son prédécesseur.
 
Retour à la maison, ceci nous a pris toute la journée quand même. Mais pas avant d’avoir été aux cascades « Trafalgar falls » après une grosse demi-heure de marche. Végétation luxuriante, forte, exubérante, humide, silencieuse. Des essences que nous ne connaissons pas, ce sont les mêmes qu’en Guadeloupe, mais bien plus imposantes, bien plus denses. Sur les rochers, sans aucune terre, de petites fougères arrivent à pousser grâce à la simple humidité ambiante. Et nous sommes aux pieds de deux cascades superbes, une énorme quantité d’eau tombe de plus de trente mètres dans un fracas assourdissant. A un moment donné je veux changer de place pour avoir un angle de vue différent, un petit crabe, entre deux rochers essaye de me faire comprendre que si je le dérange plus il n’hésitera pas à me pincer. Il ouvre ses pinces le plus possible en me regardant fixement. Après être redescendus nous arrivons sur une petite place où s’arrêtent tous les cars de tourisme et nous discutons avec une dame vendant de colifichets, heureuse de pouvoir parler français. Elle nous indique un petit coin à visiter. Nous y allons aussitôt, il est encore temps.
 
La route s’arrête car un pont s’est écroulé. Nous continuons à pieds. Passe un rasta pieds nus avec son coutelas. Nous traversons le pont à moitié écroulé et découvrons un cratère évacuant son trop plein de gaz sulfureux. Un peu après nous rencontrons Edouard et son fils en train d’entretenir une bananeraie. Heureux de parler le français lui aussi. Il envoie son fils nous chercher une noix de coco qu’il ouvre pour nous, c’est bon, c’est frais. Nous faisons un petit bout de chemin avec lui, il nous montre sa maison, un joli bleu clair très vif. Nous passons une école avec des murs peints de scènes pour les enfants.

 

suite 1

pas affolé du tout ça donne envie d y aller à ne pas énerver il est beau mon poisson le car écrasé par le baobab

pas affolé du tout
pas affolé du tout 
Baignade
 
Le lendemain nous partons vers l’extrémité Sud, réputée pour ces fonds sous-marins. Après être descendus de notre puissant 4x4, qui nous jappe au nez, nous sommes abordés par un grand Dominiquais parlant correctement le français, qui nous dit que la meilleure place pour se baigner c’est un peu plus loin, nous explique les fonds sous-marins, il connaît car il se dit guide. Pendant que nous nous préparons avec masques et tuba, il nous ramène des amandes, nous apprend à les casser, en tout cas nous en propose un bon paquet toutes épluchées. Puis nous partons nager. Des fonds superbes, des myriades de poissons de toutes les couleurs virevoltent dans une eau chaude, sans doute autour de 30°. Un régal. Sortis de l’eau il nous propose de nous emmener au sommet de la butte (50 mètres de dénivelé) dominant la baie. Là nous nous disons qu’il joue le rôle de guide. Nous devrons donc lui donner quelque chose. En redescendant, il nous propose de visiter la petite église du village « Soufrière ». Mignone, simple relativement récente, catholique, mais dans l’esprit des églises protestantes.
 
Puis est arrivé le moment de lui demander combien il voulait pour ses prestations de guide. Il m’annonce 60 euros soit 150 $ ec (east carabean). Après moultes discussions je lui donne 70 $ ec en lui disant que c’est déjà très bien payé. Après nous être documentés, il s’avère que le prix, pour un guide officiel, est de 40 à 50 $ ec, en fonction de la difficulté de la course.
 
Le soir retour à la maison, une soirée calme s’annonce, et Marie, la propriétaire vient nous voir avec Clément, l’homme à tout faire, pour régler les petits pb de mauvais fonctionnement. Mary, une dame charmante, avec qui nous avons un grand plaisir à discuter. Comme il n’y a pas de lave-linge ici, elle se propose de nous faire une lessive quand nous en aurons besoin.
 
 
Kalinago
 
Le lendemain, nous décidons d’aller visiter la partie Nord-est de l’île, là où habitent les indiens Caraïbes d’origine. Ils vivent dans l’état de Kalinago qui a un statut particulier, non pas d’indépendance, mais jouissant d’une grande autonomie. Là une petite anecdote s’impose. Un certain Mr de Rochefort décrit les méthodes des indiens Caribs dans « l’histoire naturelle des Antilles de l’Amérique »  écrit en 1658.
 
Extrait :
Nulle chaire européenne ne leur paraissait plus délectable que celle des Français. Venaient ensuite les Anglais. Ils trouvaient le hollandais fade, l’Espagnol fibreux, coriace, à peu près immangeable. [….] La préparation commençait sur la victime encore vive. On commençait à pratiquer dans le dos et les flancs quelques ouvertures qu’on farcissait de piments et d’herbes. Le prisonnier ayant été achevé à coups de massue, on le faisait rôtir à feux doux, les femmes le tournant sur la broche, l’arrosant et recueillant la graisse dans des gourdes ou des calebasses, qu’elles mettaient précieusement de côté. De temps en temps elles suçaient goulûment leurs bâtons trempés de jus.
 
 
Sur la route nous voyons un grand noir rasta nous faire signe qu’il souhaiterait être monté en voiture. On s’arrête, il s’appelle John. Garçon gentil, aimable, mais conversation un peu limitée à cause de mon anglais trop pauvre. Arrivé à sa destination, John n’en finit pas en remerciements et nous offre un petit objet en coco de sa fabrication. Il est bien évident que nous n’acceptons que contre un peu de monnaie qu’il accepte bien sûr. Nous traversons tout le pays des Indiens, ils sont typés, différents des noirs originaires d’Afrique ou croisés avec les blancs. Pommettes plus saillantes, yeux un peu comme les Inuits, teint cuivré.
 
A un moment donné, nous avons envie de nous tremper les pieds dans l’eau. Nous prenons une route/chemin vers une crique, et oh surprise, quelques barques de pêche, dont une qui vient d’arriver. Le mec déballe ses prises : des poissons, un gros crabe, une petite langouste et une grosse.
 
Dialogue :
- can I buy something ?
- Yes
- How much la langouste ?
-  45 $ ec (moins de 15 euros) (elle pèse 2,5kg)
- ok I buy.
 
Et nous voilà partis pour 2 heures de voiture avec la langouste dans le coffre. Nous ne pourrons pas la manger ce soir, parce que nous avons réservé chez le restaurateur. Ce sera pour demain soir.

 

suite 2

la route en construction le figuier maudit paysage sous-marin Dith au pied d un figuier maudit la vallée de la désolation

la route en construction
la route en construction 
Baobab
 
Maintenant quelques courses sont nécessaires. Unique endroit, Roseau. Nous y allons, en profitons pour visiter le parc floral qui n’a qu’un intérêt très relatif, mais il inclut le terrain de cricket le plus officiel du secteur. Nous rencontrons un garde en faction, heureux de pouvoir parler un peu le français. Beaucoup de Dominiquais parlent un peu français, en tout cas le comprennent car tous parlent le créole qui est une sorte de français à l’antillaise. Dans ce parc un énorme baobab. Mais en 1979, David, le cyclone, a terrassé le majestueux baobab qui s’est écrasé sur un bus jaune. Tout est resté intact pour le souvenir. Le soir nous avons tordu le cou à la langouste, un régal.
 
 
Petite Soufrière
 
Nous en sommes à notre 5ème jour en Dominique, toujours aussi contents d’y être venu. Souvent dans nos déplacements en voiture, nous montons des personnes qui marchent le long de la route. Aujourd’hui nous avons monté une charmante jeune fille qui se rendait à son travail dans l’hôtel du village voisin, Rosalie (c’est le nom du village, pas de la jeune fille). Habituellement elle fait ce parcours à pieds, c’est normal, ici.
 
Nous, nous partons faire une marche de Rosalie vers Petite Soufrière en prenant le sentier longeant le bord de mer. Tout d’abord un chemin large, presque carrossable, enfin avec un 4x4, puis un sentier ombragé qui serpente en haut d’une falaise dominant la mer au vent. Après un passage presque délicat, nous tombons, sans nous faire bien grand mal, sur une route en construction pour rejoindre celle que nous venions de quitter. Là les travaux sont en cours, nous discutons avec le chef de chantier qui nous demande si cette partie de route est mieux que l’autre. Au détour du chemin, une petite maison, en retrait, isolée, perchée sur le flanc de la montagne, mais surtout fleurie. Beaucoup d’arbustes multicolores et de fleurs locales de toutes sortes. Arrivés à Petite Soufrière, un peu fatigués car nous n’avons plus eu d’ombre du tout. Petite Soufrière, village d’une dizaine de jolies maisons, difficile d’accès, mais les habitants évidemment toujours aussi gentils et accueillants. Même que nous pouvons visiter une école, enfin c’est une maternelle, ou plutôt une garderie un peu organisée. Sur le chemin du retour nous croisons un petit père, pas tout jeune, pas très haut montant le chemin que nous descendons, avec sur la tête un tas de bois impressionnant.
 
 
Erreur
 
Nous avons envie de faire un petit bout de l’itinéraire traversier de la Dominique, le Waitukubuli National Trail, en abrégé : WNT. Waitukubuli veut dire dans la langue des Indiens Caraïbes son corps est grand. Nous grimpons le plus haut possible avec notre petite auto, mais c’est que le chemin redescend maintenant. Alors stop, demi-tour, à la place nous irons nous baigner à l’endroit que nous connaissons bien. Dans un petit village que nous traversons avec difficulté, étroit, très pentu, une vieille dame cherche à nous dire quelque chose que nous ne comprenons pas. Finalement elle voudrait que nous la montions en voiture avec trois sacs d’oranges ou de pamplemousses pesant bien au total 20 à 30 kg. Il est bien évident que nous acceptons de lui donner cette petite aide qui lui rend un service énorme. Des voitures, il n’y en a pas beaucoup là haut.
 
Arrivés à notre coin de baignade favori, nous revoyons notre gugusse de la dernière fois et lui disons d’emblée que nous ne voulons rien aujourd’hui. Bonne baignade, très jolis poissons. Flore sous-marine multicolore. On voit une sorte de plateau parfois sableux, mais plus souvent rocheux, puis en s’écartant un peu un trou énorme, plus de cent mètres, impressionnant. On croirait vivre « le grand bleu ». Sur les rochers une végétation multicolore, quelques gorgones qui ondulent au rythme de la mer. Des poissons bleus, jaunes, noirs ou autres qui tourbillonnent autour des cheminées ocre.
 
 
Boiling Lake
 
Bien reposés nous partons pour une belle escapade dans la montagne. Notre intention est « the boiling lake », juste après « the valley of desolation ». Nous commençons l’ascension (bien que nous soyons entre la toussaint et Noël) en partant de « Titou gorge ». Comme son nom l’indique il s’agit d’une rivière s’étant frayée un chemin dans une gorge de moins de deux mètres de large. L’eau bouillonne et tourbillonne au fond, creusant un peu plus chaque jour son passage dans un grand vacarme. Comme d’habitude une végétation exubérante, quelques figuiers maudits. Arbres caractéristiques par la forme de leur tronc ayant de gros angles saillants. Leurs racines sont tellement fortes qu’elles cassent tout sur leur passage. C’est la raison du nom de cet arbre. Mais pourquoi figuier ? Je ne vois aucune figue. Nous montons pendant un bon moment, puis redescendons pour traverser une rivière, pas simple, certaine pierres sont glissantes, alors tout doux tout doux on n’a plus vingt ans. Une fois de l’autre côté nous devons remonter tout ce que nous avions descendu et monter encore plus haut. Dur, raide, dur. Nous arrivons à un sommet dominant la vallée de la désolation et toute la partie Ouest de la Dominique. Nous voyons deux cratères évacuant leurs gaz. Nos vieilles jambes n’en peuvent plus, et malgré nos supplications, refusent d’aller plus loin, car il aurait fallu descendre, puis remonter encore plus puis descendre voir le « boiling lake ». Nous nous asseyons pour croûter un peu, ce qui permet d’alléger nos sacs à dos. Quelques nuages arrivent, de plus en plus abondants et soudain la pluie. Nous avions décidé, ou plutôt nos jambes nous en avaient persuadés, de faire demi-tour. La pluie nous en a convaincus. Donc redescente. Mais Dith tu te souviens le passage de la rivière ? Oui, bien sûr. Mais après il y a une belle remontée. Ben oui !! Tout le long de la descente, nous ne pensons qu’à cela. Arrivés à la rivière que nous retraversons, nous levons les yeux, une belle montée à faire. Une bonne bouffée d’air et nous voilà repartis à grimper. Dur, fatigués les vieux. Après un long moment et plusieurs haltes pour récupérer, nous abordons la descente, ça fait du bien. Quelques oiseaux nous accueillent. Deux chants distincts : un ayant une série de sifflements aigus, brefs et uniformes, l’autre un peu le cri rauque du corbeau, ça c’est un perroquet. Mais nous n’en voyons aucun ; Discrets les bougres. Arrivés à notre point de départ, Edith pose le pied sur le dernier rocher et vlan son pied dérape. Je me précipite pour l’aider, un peu trop vite et vlan mon pied dérape aussi et je tombe sur elle, Pas désagréable. Edith a un peu mal, mais une bonne bière fraiche la requinque.

 

Suite 3

prêt à larguer les amarres ? club med 2 il faut négocier le passage mouillage au Sud de Porthmouth petit père avec son herbe

prêt à larguer les amarres ?
prêt à larguer les amarres ? 
Marie
 
Le lendemain, journée calme, nous récupérons un peu et le soir nous avions invité la petite Marie à diner. Marie est une charmante dame d’âge mur, qui a la particularité d’être la propriétaire de notre logement. Nous ne l’avions pas encore rencontrée car la location a été négociée par l’intermédiaire d’une agence, qui, au passage, prend 50% sur le montant que touche Marie !! Bien agréable soirée, où nous avons appris un certain nombre de choses sur la Dominique. Par exemple, nous savons maintenant pourquoi, nous autres ne trouvons pas de magasins pour acheter à manger. Personne ici n’en a besoin. Le Dominiquais trouve naturellement toute sorte de fruits dans la forêt ou son jardin. Ceux que l’on voit se promener avec leur coutelas sont employés par le gouvernement pour entretenir les bords des routes ou par les privés pour leurs bananeraies.
 
 
Nord de l’île
 
Une journée qui s’annonçait maussade. Nous faisons le pari que le Nord de l’île serait dégagé. Pas tout à fait gagné, mais pas perdu non plus. Nous traversons Porthmouth, deuxième ville du pays, où il y a une université de médecine. Ville à caractère un peu plus britannique, mais tout de même ambiance créole. Nous nous engageons sur une route secondaire. Elle est vraiment secondaire celle-là. Un âne nous barre le passage, nous devons négocier avec lui. Pas simple quand on a rien qui pourrait l’intéresser. Enfin il nous laisse le passage. Au terme de la route, nous empruntons un chemin du WNT et descendons jusqu’à la mer. Ma Dith glisse encore une fois et s’assied sur son coccyx un peu brutalement. Arrivés à la mer, nous l’admirons (la mer, pas le coccyx), nous longeons une falaise en marchant sur des galets, puis nous en avons assez et remontons. L’os qui pue de ma Dith commence à lui faire savoir qu’il est bien présent et qu’elle ne l’a pas tout à fait bien respecté.
 
Le lendemain la journée s’annonce pareille, nous retentons le même coup,  Cette fois pari tout à fait gagné. Hier nous étions à l’extrémité Nord-ouest, aujourd’hui à l’extrémité Nord-est. Sur une petite route de montagne, nous rencontrons un petit père avec un tas d’herbes, de branchages et de racines qu’il a coupés avec son coutelas. Salut, deux trois mots, photos, bye. Pendant que nous prenons des photos des alentours, une voiture, un pick-up rouge, s’arrête à notre hauteur, nous supposions qu’il avait un message à nous passer, une question à poser, pas du tout, simplement le plaisir de causer un peu avec des étrangers.

 

Fin

près de Calibishie rien ni personne ne tombera mais que font-ils donc ? village de Soufrière la fin en beauté

près de Calibishie
près de Calibishie 
Nous trouvons le chemin que nous voulions faire. Il démarre à la fin d’un morceau de route. Une maison avec plein de monde dehors, poliment nous demandons si nous pouvons laisser la voiture là, vers le bananier écroulé. Aucun problème, même qu’un mec va couper le bananier pour nous faciliter la manœuvre. Trois bonnes heures de marche, pendant lesquelles il a fallu traverser une rivière, enfin un torrent plutôt, manœuvre délicate si nous ne voulons pas mettre nos pieds joliment chaussés dans l’eau. Tout le long du chemin, nous admirons cette végétation exubérante et la mer fortement agitée. Sans doute 35 à 40 nœuds de vent (7 à 8 beaufort). Dans les quelques criques que nous passons nous la voyons se briser loin avant  le bord, ce qui provoque un chapelet  d’écumes blanches qui se succèdent. Non la mer n’est pas simplement fortement agitée, elle est presque complètement démontée et nous n’avons pas les outils nécessaires pour la remonter. Quand les vagues se brisent directement sur les rochers, nous voyons des gerbes d’eau monter haut sur les falaises.
 
Sur la route du retour, un camion nous double. Un chargement branlant de planches de bois au-dessus duquel 4 garçons se tiennent pour ne pas tomber, mais aussi pour ne pas rentrer à pieds. Un peu plus loin un petit pépère marche, une bouteille de gaz sur le dos. Nous lui proposons de l’emmener. Il est content, il aurait eu bien deux ou trois km à faire à pied, une bouteille de gaz sur le dos !!
 
Cette journée là sera notre dernière marche avant le départ.
 
 
Dernière baignade
 
 
Notre dernier jour est arrivé. Dernier jour en Dominique, entendons-nous bien. Nous décidons un dernier bain. Sentir une dernière fois la caresse langoureuse de cette eau chaude et transparente. Je comprends parfaitement les poissons aimant à virevolter de gauche et de droite, tournicoter autour des petites cheminées jaunes, se cacher derrière un petit rocher pour réapparaître de l’autre côté. Nous quittons la maison sous la pluie, nous arrivons à notre coin de baignade favori sous un soleil ardent, après avoir mangé dans un petit resto local. Menu ? Il n’y en a pas. Un plat : aujourd’hui c’est un poisson de couleur rouge. Avec quelques légumes autour. Succulent.
 
Un petit tour dans l’eau, dernier ressenti, dernière vision des poissons multicolores. Juste avant de sortir de l’eau, une sole. Elle se tapit sur du sable, difficile à viser avec l’appareil photo, je la prends au jugé. C’est presque réussi.
 
Nous retrouvons notre gugusse. Et il réussit à nous vendre deux colliers pour ma Dith !! Tiens au fait il s’appelle Hilary, en tout cas c’est ce que j’ai compris. Retour. Dans la voiture, silence, nous savons que le départ c’est pour demain. Notre dernière visite, un site nommé Champagne. Nous ne pouvions pas manquer cela quand même. Ce sont tout simplement des bulles de gaz émises par un ancien cratère englouti par les eaux. Alors évidemment, sous l’eau, on a l’impression de se baigner dans du champagne. Rien d’extraordinaire, mais c’est tout simplement pour le fun. Tous les Costa y vont bien sûr.
 
 Sur la route un petit bonhomme pieds nus, un tee short beige troué de partout, ou plutôt avec quelques endroits où son tissu était encore présent, portant sur la tête un sac de 15 à 20 kg de pamplemousses, dans une main un sac avec des herbes qui ressemblent à la ciboulette, peut-être de la cive, et son coutelas dans l’autre. Il ne demande rien à personne, nous nous arrêtons pour lui proposer de l’emmener, il est surpris, je ne comprends pas de suite où il va. Pas un mot dans la voiture, il semble presque inquiet. Nous l’amenons jusque chez lui, il aurait fait bien 5 km avec ce chargement si nous ne l’avions pas monté. Finalement vraiment très content que nous nous soyons arrêtés, beaucoup de remerciements chaleureux. Quand nous faisons demi-tour, quelques voisines, assises sur un banc pour parler, nous ont aussi remerciées pour lui.
 
Nous sommes arrivés, c’est notre dernier retour. Les valises sont bouclées, Marie vient nous dire au revoir, l’agence avec qui nous avions rendez-vous à neuf heures ne viendra pas, c’est un scandale, comme aurait Georges Marchais à Elkabach. Les formalités de sortie du territoire sont faites, nous attendons l’express des îles, nous avons la surprise de voir le restaurateur sympa de La Plaine qui ne semble pas ravi de nous voir, nous montons à bord, les amarres sont larguées.
 
Le règlement n’est sûrement pas respecté, car l’express des îles met les gaz tout de suite. La Dominique s’éloigne derrière la poussière d’eau des turbines. Un immense arc en ciel s’est formé en prenant la moitié de la Dominique sous son aile courbe. Se sera la dernière image que nous verrons de ce pays magnifique.
 
 
Bilan du séjour
 
La Dominique, un pays attachant, où des règles doivent exister, mais sans doute que personne ne les respectent. Un pays en cours de développement, où chacun se débrouille, fait des petits boulots par ci par là. Dans les villes, il y en a deux, la pauvreté est présente, mais ailleurs chacun trouve de quoi manger dans son jardin, dans la forêt, l’argent proprement dit, le Dominiquais n’en a pas beaucoup besoin. Une grande solidarité, une étonnante convivialité règnent partout. Nous n’avons pas remarqué de délinquance, jamais inquiets.
 
La Dominique est un pays d’abord agricole. Premier producteur mondial de bois d’inde. Le tourisme a sa place sous la forme des gros Costa qui abordent à Roseau. Ils font juste vivre quelques privilégiés dans la ville. Tiens nous avons vu un jour le Club Med 2 au mouillage dans la baie face à Porthmouth.
 
Vu par notre fenêtre, un pays à visiter, un pays propre, de jolies maisons fleuries, une destination presque de rêve. Les grands mots seraient gentillesse, chaleur, nature.

 

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